The rain before it falls – Jonathan Coe

Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen. S’appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd’hui, l’histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l’enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ? Tout Jonathan Coe est là : la virtuosité de la construction, le don d’inscrire l’intime dans l’Histoire, l’obsession des coïncidences et des échos qui font osciller nos vies entre hasard et destin. Et s’il délaisse cette fois le masque de la comédie, il nous offre du même coup son roman le plus grave, le plus poignant, le plus abouti.

Premier roman de Jonathan Coe que je lis, il est donc impossible de comparer, je ne peux parler que de ce que je connais, mais son style d’écriture m’a convaincu.

Ici tout est question de famille, d’héritage (pas d’argent mais de comportement), d’amour… Gill vient de perdre sa tante Rosamond, mais devra pour satisfaire sa dernière volonté, retrouver une personne dénommée Imogen. Sur le chemin qui la conduira à Imogen, elle va découvrir l’histoire de sa famille, et plus précisément des femmes Rosamond, Béatrix, Théa et Imogen justement…

C’est une histoire de famille comme il en existe parfois, des filles mal-aimées par leur mère, des mots échangés, la violence des actes et des paroles… Des enfants qui ne reçoivent aucune preuves d’amour peuvent-ils en donner à leur tour plus tard ? Grande question.

Ici Jonathan Coe semble penser que l’on reproduira sans cesse ce que l’on a vécu. C’est un roman qui prend véritablement son essor selon moi à la moitié du livre, avant la mise en place est un peu lente. On est charmés par les expressions et les souvenirs de Tante Rosamond (qui nous rappelait nos amis anglais), les paysages font également partie des souvenirs qu’elle décrit sur ses cassettes. D’ailleurs je n’ai pas encore parlé des cassettes… Rosamond nous raconte toute son histoire sur la bande magnétique des cassettes qu’elle a créé pour Imogen, qui est aveugle. Quand, plus jeune elle se promenait avec elle, elle avait l’habitude de tout lui décrire, donc pour raconter son histoire elle prendra 20 photos et déroulera chronologiquement le fil de sa vie. Et de la vie d’Imogen. Gill, sa nièce, aura donc le devoir de rechercher Imogen, et de lui confier les cassettes.

Le procédé est habile, le choix des photos fut un casse tête pour Rosamond. Depuis la guerre 39-45 et la séparation provisoire des enfants des villes et de leurs parents pour les protéger, Rosamond va être accueillie par sa tante Ivy, elle y rencontrera sa cousine Beatrix et tissera avec elle des liens qui dureront très longtemps. Beatrix deviendra plus tard la grand mère d’Imogen.

L’histoire va nous être contée, on vivra des moments forts, poignants, dramatiques ou anecdotiques, l’écriture de Jonathan Coe est très agréable à lire, même en anglais, il n’y a pas de grosses difficultés (des mots inconnus). On découvre avec ce livre un vrai romancier qui s’intéresse aux relations, aux hommes et aux femmes, à la vie et aux sentiments.

Un livre qui m’a laissé un sentiment étrange en bouche, tout ce drame m’a profondément perturbé, j’aurais du mal à l’oublier.

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