Réparer les vivants – Katell Quillévéré

150369-jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxxTout commence au petit jour dans une mer déchaînée avec trois jeunes surfeurs. Quelques heures plus tard, sur le chemin du retour, c’est l’accident. Désormais suspendue aux machines dans un hôpital du Havre, la vie de Simon n’est plus qu’un leurre. Au même moment, à Paris, une femme attend la greffe providentielle qui pourra prolonger sa vie…

Très beau film adapté du bestseller écrit par Maylis de Kerangal, sorti en 2014, Réparer les vivants mêle deux histoires liées par un coeur.

Simon, garçon aventureux, aimant les sports de glisse, se jette dans le vide depuis la fenêtre de sa petite amie Juliette pour aller rejoindre ses amis et partir sur la cote pour surfer aux premières lueurs du jour. Très belle séquence d’introduction qui nous permet d’accompagner Simon jusque sur les vagues. Nous sentons une grande force dans ces premières images. Une sensation de pureté…

Des champs d’éoliennes bordent la route droite ramenant les garçons à leurs familles, dans le regard du conducteur, le paysage campagnard se transforme en vagues, le spectateur bien que prévenu par le résumé du film et le livre (pour ceux qui l’ont lu) sera quand même choqué par la violence du choc et les bruits de carrosserie.

Après cette présentation extrêmement réussie, nous pénétrons dans l’hôpital qui nous accompagnera pour la première partie du film, l’équipe de soignants appliqués à leur tâche (quel beau rôle pour Tahar Rahim), les parents dévastés par la nouvelle… Et une question, qui revient, acceptez vous de donner les organes de votre fils ?

A Paris, une famille est en souffrance à cause de la maladie de la mère, un coeur qui ne fonctionne plus normalement. Les deux fils dévoués à leur mère, cherchant tous les moyens pour la protéger.

Katell Quilévérré montre deux histoires en parallèle liées par ce coeur. Nous sommes souvent touchés par le film, les belles images de la réalisatrice, les mots du livre…

Ce qui me marquera je pense longtemps, ce sont les gestes délicats de Tahar Rahim, son respect pour la parole donnée, pour les vivants et les morts. Réparer les vivants est un très beau film, touchant, profond. Les acteurs nous embarquent dans cette belle histoire très facilement.