Ave, César ! – Joel et Ethan Coen

562676La folle journée d’Eddie Mannix va nous entraîner dans les coulisses d’un grand studio Hollywoodien. Une époque où la machine à rêves turbinait sans relâche pour régaler indifféremment ses spectateurs de péplums, de comédies musicales, d’adaptations de pièces de théâtre raffinées, de westerns ou encore de ballets nautiques en tous genres. Eddie Mannix est fixer chez Capitole, un des plus célèbres Studios de cinéma américain de l’époque. Il y est chargé de régler tous les problèmes inhérents à chacun de leurs films. Un travail qui ne connaît ni les horaires, ni la routine. En une seule journée il va devoir gérer aussi bien les susceptibilités des différentes communautés religieuses, pour pouvoir valider leur adaptation de la Bible en Technicolor, que celles du très précieux réalisateur vedette Laurence Laurentz qui n’apprécie que modérément qu’on lui ait attribué le jeune espoir du western comme tête d’affiche de son prochain drame psychologique. Il règle à la chaîne le pétrin dans lequel les artistes du studio ont l’art et la manière de se précipiter tous seuls.

De retour au cinéma pour voir le dernier film des frères Coen.

Une histoire comme je les aime, une plongée dans l’univers du cinéma. Nous sommes dans les années 50, et dés les premières scènes on sent qu’on va voir un super film. Une ambiance entre le film noir et la comédie.

Le personnage principal, Josh Brolin, est un homme qui va se confesser toutes les 24h, il faut dire que sa vie est intense. Il doit contrôler et gérer les stars. Leurs caprices, leurs fuites, leurs mariages et divorces etc…

Mannix va devoir retrouver rapidement un acteur qui a mystérieusement disparu, tout le monde le cherche sur un plateau (reconstitution de la vie du Christ) où chaque seconde de perdue coute beaucoup d’argent… Est-il parti picoler dans un bar, tombant dans les bras d’une énième conquête ? L’acteur dans toute sa splendeur, bien évidemment joué par Georges Clooney. Nous, les spectateurs, savons où l’acteur est passé, il s’est fait kidnapper par deux figurants, l’emportant endormi sous l’effet de la drogue qu’ils lui ont donné. Allongé sur un transat en plastique avec son uniforme de soldat des légions romaines, le réveil de Baird Whitlock sera un grand moment de cinéma.

Nous sommes dans les années 50, les Etats-Unis sortent d’une guerre et sont déjà menacés par le bloc soviétique, pendant ce temps, quelques passionnés font des films. Laurence Laurentz (génial Ralph Fiennes) essaie d’apprendre à un cowboy à se tenir correctement en société pour les besoins d’un film. La scène cocasse entre Ralph Fiennes et Elden Ehrenreich vaut le détour. Pendant cette leçon de prononciation, deux journalistes jumelles et concurrentes parcourent le studio à la recherche d’un scoop sur Baird Whitlock !  Dans une pièce enfumée une monteuse s’occupe des derniers rushs dans une séquence complètement dans l’esprit des frères Coen…

Le film Ave, Cesar ! regorge de pleins de moments magnifiques, drôles, émouvants, poétiques… nous sommes dans le coeur de ce studio représenté par deux cinéastes souvent hors système. Leur critique est féroce sous l’humour. Parfois on a l’impression d’une succession de sketches, où plusieurs tableaux seront joués devant nos yeux ébahis (par la reconstitution, les costumes, les tournages etc…), mais ne boudons pas notre plaisir, Avé, César ! est pour moi un très beau film fait pour et par les amoureux du cinéma.